Introduction
Quand on est artiste, on traverse toujours des moments de doute.
Ce n’est pas un signe de faiblesse, c’est un signe de lucidité.
Tu t’investis, tu crées, tu crois à ton univers… mais tu te demandes :
“Est-ce que je suis toujours sur la bonne voie ?”
“Dois-je continuer à tout miser sur ce projet, ou reconsidérer les choses autrement ?”
Ces questions, tout artiste honnête se les pose un jour.
Et la vérité, c’est qu’il n’existe pas de formule magique.
Mais il existe des repères pour t’aider à savoir si tu avances dans la bonne direction ou si tu dois ajuster ton cap.

1. Ce n’est pas ton entourage qui détient la vérité
Les proches partent toujours d’une bonne intention, mais ils parlent avec leurs peurs, leurs projections et leurs repères personnels.
Ils voient souvent le projet musical à travers le prisme de la sécurité, du réalisme ou de la comparaison.
Leur regard peut t’aider à te recentrer, oui, mais pas à choisir ta trajectoire artistique.
Un ami qui te dit “tu devrais faire autre chose” ne remet pas en cause ton talent : il exprime juste sa peur de te voir souffrir.
Aussi, un ami peut te dure « c’est génial » mais n’est pas forcément objectif par peur de te blesser ou par manque de perspective.
Conseil : écoute, mais ne te laisse pas définir.
Tes proches peuvent t’aider à garder les pieds sur terre mais ils ne peuvent pas t’indiquer le ciel vers lequel tu veux voler.
2. Ce n’est pas non plus les professionnels qui ont la règle du succès
Tu peux écouter les conseils des pros (producteurs, labels, coachs, médias) ils sont souvent avisés et expérimentés.
Mais leur prisme reste celui de l’efficacité et du marché, pas toujours celui de ton identité.
S’ils connaissaient la recette du succès, tous leurs artistes marcheraient.
Or, dans la réalité, sur 20 talents qu’ils accompagnent, un ou deux percent… et souvent pas ceux qu’ils avaient le plus anticipés.
Pourquoi ?
Parce que le succès n’obéit à aucune règle.
Il dépend d’une alchimie entre authenticité, timing, hasard et émotion collective.
Les professionnels peuvent t’aider à structurer ton projet, à gagner en clarté et en stratégie,
mais ils ne doivent pas étouffer ton instinct.
Car ta différence, c’est précisément ce que personne d’autre ne peut prévoir.
3. Écouter tout… mais décider seul
La clé, c’est l’équilibre :
- Écoute tous les avis, même ceux qui te dérangent.
- Mais n’en fais jamais une vérité absolue.
L’artiste lucide, c’est celui qui s’inspire de tous mais ne copie personne.
“L’écoute est une force, mais la décision t’appartient.”
Ton rôle, c’est de filtrer :
- Ce qui te fait grandir, tu le gardes.
- Ce qui t’éteint, tu le laisses passer.
C’est ce filtre personnel qui fait de toi un artiste, pas un produit.
4. La vraie question : quelle est ta motivation profonde ?
Avant de savoir si tu dois garder le cap, interroge-toi sur le pourquoi de ton projet.
- Crées-tu pour plaire, ou pour t’exprimer ?
- Pour exister aux yeux des autres, ou pour te sentir aligné ?
- Pour réussir, ou pour transmettre ?
Il n’y a pas de mauvaise réponse, mais elle change tout.
Un projet fondé sur un besoin de reconnaissance finit souvent par s’essouffler.
Un projet fondé sur un besoin d’expression, lui, évoluera, mais ne mourra jamais.
Si ta motivation reste vivante, même dans le doute, c’est le signe que tu es sur la bonne voie.
Si elle s’éteint, ce n’est peut-être pas la fin de ton rêve, juste le début d’une nouvelle forme de ton art.
5. Reconsidérer ne veut pas dire abandonner
Parfois, garder le cap ne signifie pas continuer “comme avant”.
Cela peut vouloir dire ajuster ton rôle.
👉 Peut-être es-tu un excellent auteur, mais pas le bon interprète de tes textes.
👉 Peut-être as-tu un univers fort, mais il faut le transmettre autrement, par la composition, la réalisation, ou même la direction artistique.
Reconsidérer ton projet, c’est lui donner une chance d’évoluer.
Le tout est de ne pas confondre pivot et échec.
Changer de rôle n’est pas renoncer à sa vocation.
C’est la faire grandir.
6. Comment savoir si tu es encore sur le bon chemin
Voici quelques repères concrets :
| Signes que tu dois garder le cap | Signes qu’il est temps de reconsidérer |
|---|---|
| Tu ressens encore de la joie en créant, même sans résultat immédiat. | Tu crées sans plaisir, juste par habitude ou pression. |
| Tu sens que tu évolues, que tu apprends. | Tu stagnes, tu répètes sans inspiration. |
| Ton entourage commence à comprendre ta vision. | Tu te bats contre tout et tout le monde, sans y croire toi-même. |
| Tu es encore curieux et inspiré. | Tu es épuisé, désabusé, ou vidé. |
La clé, c’est l’énergie :
tant que tu ressens une étincelle, garde le cap.
Quand tout devient lourd, sans plaisir ni sens, c’est le signe qu’il faut ajuster ta trajectoire.
7. L’instinct : ta meilleure boussole
Au-delà des avis, des chiffres, et des stratégies, il reste une seule chose infaillible : ton instinct.
C’est lui qui te parle quand tu doutes.
C’est cette voix intérieure qui dit “je sens que c’est juste”, même quand tout le reste semble incertain.
Apprendre à l’écouter, c’est retrouver ton autonomie.
Ce n’est pas de l’égo, c’est de la clarté.
“Ton instinct, c’est ton art qui te parle avant que ta tête ne le comprenne.”
Conclusion
Savoir si tu dois garder le cap ou reconsidérer ton projet musical n’est pas une question de stratégie, mais de sincérité.
Ni ton entourage, ni les professionnels n’ont la vérité.
Ils peuvent éclairer ta route, mais pas choisir ta direction.
Écoute, observe, ajuste mais décide selon ce que ton cœur, ton corps et ton intuition te disent vraiment.
Parfois, il ne faut pas changer de rêve.
Juste changer la manière de le réaliser.
Céline Magnano
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