Céline Magnano

Un point sur les acteurs de la musique en France : qui fait quoi ?

Introduction

Derrière chaque chanson, chaque concert et chaque diffusion se cache tout un réseau d’acteurs qui œuvrent à défendre les droits, à financer la création et à garantir la juste rémunération des artistes. Ces structures souvent méconnues du grand public sont pourtant indispensables à la vitalité de la musique française.

Dans cet article, je vous propose un panorama complet des principaux organismes de la filière musicale : SACEM, SPEDIDAM, ADAMI, SCPP, SPPF, et d’autres structures tout aussi importantes. Chacun joue un rôle complémentaire dans la protection et la valorisation des créateurs, interprètes, producteurs et diffuseurs.


acteur de la musique sacem

1. La SACEM : Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique

Mission principale : la SACEM collecte et redistribue les droits d’auteur.

Lorsqu’une œuvre musicale est diffusée (radio, TV, scène, plateforme, bar, concert…), la SACEM perçoit des droits pour les reverser aux auteurs, compositeurs et éditeurs.
C’est l’organisme incontournable pour protéger une œuvre originale et garantir que son créateur perçoive une rémunération équitable.

👉 En pratique :

  • Elle gère la déclaration et la traçabilité des œuvres.
  • Elle redistribue les droits collectés selon les usages (concerts, streaming, synchronisation, etc.).
  • Elle soutient la création via des aides, résidences et subventions.

💡 Le saviez-vous ? La SACEM a mis en place un opt-out pour l’IA, interdisant l’usage de ses œuvres dans l’entraînement de modèles d’intelligence artificielle sans autorisation explicite.

Public concerné : auteurs, compositeurs, paroliers, éditeurs.
Site : sacem.fr


2. La SPEDIDAM : Société de Perception et de Distribution des Droits des Artistes-Interprètes

Mission principale : défendre et rémunérer les artistes-interprètes, c’est-à-dire celles et ceux qui jouent ou chantent sur un enregistrement.

La SPEDIDAM perçoit les droits voisins liés à la diffusion publique ou à la reproduction d’une interprétation enregistrée.

👉 En pratique :

  • Elle redistribue aux musiciens, choristes, comédiens et solistes leurs parts sur les diffusions (radio, télé, streaming, sonorisation).
  • Elle finance des projets d’aide à la création, à la diffusion et à la formation.

💡 Différence clé avec la SACEM : la SPEDIDAM rémunère les interprètes, pas les auteurs.

Public concerné : musiciens de studio, choristes, comédiens, artistes de scène enregistrés.
Site : spedidam.fr


3. L’ADAMI : Société civile pour l’Administration des Droits des Artistes et Musiciens Interprètes

L’ADAMI œuvre également pour les artistes-interprètes, mais se concentre sur les artistes principaux : chanteurs, acteurs, solistes, chefs d’orchestre…

Mission principale :

  • Percevoir et distribuer les droits des interprètes pour la reproduction et la diffusion de leurs prestations enregistrées (télé, radio, plateformes).
  • Gérer les rémunérations pour copie privée et les licences légales.

👉 En pratique :

  • Elle soutient les projets d’artistes via des appels à projets et dispositifs d’aide (production, diffusion, export, etc.).
  • Elle joue un rôle actif dans la défense des droits voisins à l’international.

Public concerné : artistes-interprètes principaux (chanteurs, comédiens, musiciens solistes).
Site : adami.fr


4. La SCPP : Société Civile des Producteurs Phonographiques

Mission principale : défendre les producteurs de disques.

La SCPP collecte et redistribue les droits voisins dus aux producteurs de phonogrammes lorsque leurs enregistrements sont diffusés publiquement (radios, TV, bars, clubs, plateformes…).

👉 En pratique :

  • Elle gère les licences de diffusion des catalogues produits par ses membres.
  • Elle redistribue les revenus générés aux producteurs, labels et majors.
  • Elle soutient des projets culturels et de développement d’artistes.

💡 Membres : majoritairement les grandes maisons de disques (Universal, Warner, Sony, etc.).

Public concerné : producteurs phonographiques (labels).
Site : scpp.fr


5. La SPPF : Société Civile des Producteurs de Phonogrammes en France

La SPPF a une mission similaire à celle de la SCPP, mais représente surtout les producteurs indépendants.

Mission principale : percevoir et répartir les droits voisins des producteurs indépendants, issus de la diffusion de leurs enregistrements.

👉 En pratique :

  • Elle défend les labels indépendants sur le marché français et international.
  • Elle redistribue les droits aux structures non-majors.
  • Elle soutient financièrement la création, le clip, la promotion et la scène.

💡 Différence clé : la SCPP représente les majors, la SPPF les indépendants.

Public concerné : labels et producteurs indépendants.
Site : sppf.com


6. D’autres acteurs essentiels de la musique en France

CNM : Centre National de la Musique

Créé en 2020, le CNM est un établissement public qui fédère les missions du FCM, de l’IRMA, du CNV et d’autres structures.
Il soutient la filière dans son ensemble : création, production, diffusion, export et formation.
Site : cnm.fr

FCM : Fonds pour la Création Musicale

Intégré au CNM, il soutient les projets musicaux à travers des aides à la production, la diffusion, la résidence, le clip.

GEMA & SUISA (Europe)

En Allemagne (GEMA) et en Suisse (SUISA), ces organismes jouent le même rôle que la SACEM. Ils coopèrent à l’international pour la protection des droits.

CISAC & SCAPR (international)

  • CISAC (Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs) coordonne plus de 200 sociétés dans 120 pays.
  • SCAPR (Société Internationale des Artistes Interprètes) fédère les organismes de droits voisins dans le monde.

7. Pourquoi ces organismes sont essentiels

Ces sociétés assurent :

  • La reconnaissance du travail artistique en transformant les usages en rémunération.
  • La protection légale face aux exploitations non autorisées.
  • La pérennité du métier d’artiste, grâce aux aides et soutiens à la création.

Elles participent aussi activement aux discussions européennes sur la régulation de l’intelligence artificielle, le streaming équitable et la protection des données créatives.


Conclusion

La musique ne se résume pas aux artistes sur scène : elle repose sur un écosystème complet de structures qui défendent, financent et régulent la création.
De la SACEM à la SPPF, de la SPEDIDAM à l’ADAMI, ces organismes sont les garants d’une musique juste et durable.

👉 Pour tout créateur, comprendre leur rôle, c’est reprendre le contrôle sur ses droits et sa valeur.

Céline Magnano

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